Tribune: l’avortement est un choix

Comment est-ce possible que quasi 50 ans après le vote de la loi Veil en France on parle encore du droit à l’avortement?

Parce que même s’il est dépénalisé, il existe des conditions: son accès est possible jusqu’à une certaine période de la grossesse ou si la santé des femmes est en danger. Et donc, même si légal, il y a grand pourcentage des médecins qui refusent de l’exercer par des raisons éthiques. En outre, la Colombie est le pays le plus récent à légaliser l’avortement en février 2022.

On dirait qu’on progresse (ah ah). Et en septembre 2021, régression, dans quelques états aux États-Unis, on adopte la loi Texas, pour contrôler l’avortement permis jusqu’à 6 semaines de grossesse. Cela se produit récemment à Idaho et d’autres États américains et il y a même des récompenses pour les dénonciateurs.

Le corps est devenu politique.

En mars dernier, le Guatemala réprime l’IVG – Interruption Volontaire de Grossesse –  en durcissant les peines de prison.
En Pologne c’est légal mais avec des restrictions liées à des raisons de santé, en cas de viol, tout comme au Venezuela, au Liban, en Syrie, au Sri Lanka,…
Ce qui est encore plus choquant, ce sont les pays où c’est totalement interdit, comme Madagascar, Le Salvador, Malte, Andorre, Le Vatican… et j’en passe. Il faut quand même savoir qu’en Italie, en 2022, près de 80% des gynécologues refusent de pratiquer l’IVG.

Imaginez de devoir passer votre vie avec celui qui vous a violé…?!!
Et bien cela existe encore !
Qu’est ce qu’elle est paradoxale cette société !

C’est un combat toujours actuel qui a pour but de faire tomber les tabous et les idées reçues, ainsi que d’agir sur les mentalités !

Ce choix appartient absolument à la personne qui est enceinte ou aux couples si souhaité. “Mon corps, mon choix” était la parole de lutte pour le droit à l’avortement.

Dans une société encore patriarcale, les lois appartiennent aux hommes et sont proposées et votées, pour majorité, par des hommes, ou des femmes qui ne connaissent autre chose que cette forme de société, ou encore aux médecins, aux parents, quelqu’un d’autre qui décide pour notre corps et que l’information est silence.

On se croirait dans la Servante écarlate !!! Cette série qui nous livre une dystopie d’une société totalitaire et religieuse où les femmes sont soumises à l’homme, emprisonnées et réduites à la reproduction.

La religion prend une grande place dans les choix, mais encore ça dépend de laquelle. Y a une belle interview avec trois femmes cheffes des lieux de cultes dans trois différentes religions, une pasteure, une imame et une rabine, où on pourra entendre que le plus important dans tout ça c’est d’avoir le choix. Je suis pro vie, mais la vie de femmes comme disait un article sur Mr. Mondialisation. J’aurais pu rajouter que je suis pro milliers de femmes qui ont décidé pour différentes raisons d’avorter sans qu’on leur demande de justifier cet acte. C’est un droit que chaque femme doit avoir sans qu’on ne la culpabilise.

C’est déjà tellement difficile physiquement et psychologiquement, alors laissez-nous vivre et choisir. « Il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilants votre vie durant »

Simone de Beauvoir

Même sans droits, on trouve des moyens.  En ’67, le régime communiste a imposé aux femmes roumaines l’interdiction de l’avortement. Entre 1967-1989, dix mille femmes sont décédées. “4 mois, 3 semaines, 2 jours” est le film qui délivre cette image douloureuse.

L’art témoigne, en différentes formes, ces genres d’oppression, et non, ce n’est pas pour remuer, comme diraient des gens qui remettent en question la culture engagée, mais pour crier fort de ce qui ne va pas avec la société (car ces spectacles reflètent la société) et délivrer un message pour (r)éveiller les consciences. Sue ce propos agit l’artiste serbe Marina Abramović qui a fait, entre autres, une performance en se décrivant comme un objet. Pendant 6 heures les visiteurs pouvaient faire tout ce qu’ils voulaient sur son corps en utilisant des objets mis à disposition.

Marina raconte : « Au début ils étaient gentils, pour qu’au bout d’une heure ils deviennent violents voire agressifs aussi sexuellement. Je me suis sentie violée, ils ont arraché mes vêtements, ils m’ont enfoncé des épines de rose dans le ventre, ont pointé un pistolet sur ma tête. » Étonnamment, une fois les six heures écoulées, le « public » ne peut plus la regarder en face.

Le corps humain n’est pas un objet. Le corps humain est inviolable.
Disposer de soi et de son corps c’est notre liberté. On est son corps et celui-ci n’est pas un bien patrimonial.

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